Sortilèges et résultats inattendus

J'ai remarqué que beaucoup se lance dans la magie et crèe très rapidemment leurs premiers rituels puis se demandait pourquoi ça ne marchait pas où pourquoi cela avait eu un effet différent de celui attendu.
Quand j'ai trouvé ce texte, je me suis dit qu'il était parfait pour ammener à réfléchir sur la patience et la réflexion avant de jeter des sorts.
Je vous le fait donc partager ^^



Sortilèges : résultats inattendus.
Par Janet & Stewart Farrar, traduction Lune

Chapitre X de Spells and how they work, éditions Phoenix Publishing


Il est clair, à présent, que la vague formulation d’un sort est la raison principale de résultats non désirés. Un véritable échec est dû à un manque de réflexion sur ce qui est réellement nécessaire.

Susa Morgan Black donne un exemple embarrassant à ce sujet : « Je connais un homme qui voulait férocement devenir célèbre et lire son nom dans les journaux. Malheureusement, une nuit, alors qu’il avait bu et se comportait mal, il fut arrêté et son nom se retrouva dans le journal sous le titre « Arrestation». Ainsi, le mot clef lorsque l’on réalise un sortilège est – être précis – ou il faut au moins ajouter la phrase « puisse-t-il sortir le meilleur de ce sort pour toutes les personnes impliquées. »

Eric Winch de Norwich nous donne un exemple des résultats d'une réflexion insuffisante et d’un travail trop hâtif. Un jeune ami à lui :

… a été retenu lors d’une sélection pour un travail dans une station de radio locale, et a demandé un sort qui lui assurerait le job. C’est cela qui aurait été la mauvaise approche ; la seule bonne façon serait de travailler sur le comité de sélection pour voir s’il était le bon candidat pour ce travail. Pressé, sans y avoir beaucoup pensé, j’ai jeté un sort à l’heure du déjeuner.

Le comité trouva qu’aucun des candidats ne convenaient et une nouvelle annonce pour le job fut passée. Le jeune homme se représenta et fut à nouveau retenu, et cette fois, je passais plus de temps sur le travail et y pensais davantage. Ceci entend que j’ai du me lever du lit assez tôt pour jeter le sort à trois heures du matin. Je suis heureux de dire qu’il a obtenu le travail.

On devrait toujours s’assurer d’être conscient de toutes les circonstances avant de travailler sur un sortilège ; en sautant directement aux conclusions, il est possible de manquer la vraie nature du problème. Eric nous en donne un exemple également :

Une des mes amis était vraiment très déprimée. Le plus petit bouleversement ou mot un peu dur la faisait pleurer. En souhaitant lui faire remonter la pente, j’ai travaillé sur un sortilège qui lui conviendrait. En découvrant que le rouge était une couleur qui manquait à ses signes planétaires de naissance, j’ai mis beaucoup de cette couleur avec Mars et le Bélier dans un talisman.

Cependant, au lieu d’accroître sa confiance, c’est devenu pire. J’ai alors découvert la racine du problème. Son environnement professionnel provoquait la dépression. En travaillant, sous cet angle, à provoquer des changements dans ce domaine, certaines modifications furent appliquées à ses horaires et suite à cela, elle retrouva sa gaieté habituelle. Son chef de service réalisa soudain que le planning des horaires étaient obsolètes, et un changement aurait du être fait depuis longtemps.

Les sortilèges qui sont couronnés de succès peuvent parfois avoir des effets secondaires inattendus ou « qui outrepassent le résultat escompté ». Elen J. Williams nous raconte un cas de ce type : « … lorsque nous avons travaillé à favoriser une grossesse pour une sorcière du coven. Nous avons la claire impression qu’elle tomberait enceinte dans les six mois, ce qui se produisit. Cependant, une autre sorcière qui n’avait nullement l’intention d’avoir un enfant, tomba également enceinte. Après le choc initial, elle décida qu’elle aimé plutôt l’idée ! »

La visualisation, comme nous l’avons vue, est un puissant élément dans le travail de sortilège ; mais elle doit être appropriée ou son pouvoir peut agir de manières inattendues et parfois indésirables. Merlin et Morgana du Pays-Bas nous donne un exemple :

Cela concerne une jeune femme qui était au chômage et cherchait un travail. Elle répondit à une annonce d’emploi d’une banque, et fut retenue pour passer un entretien. Après l’entretien, elle décida de faire quelque travail magique pour favoriser ses chances. L’idée principale dans ce travail magique était une intense visualisation d’elle-même, au travail, dans un immeuble, tout cela très facilement.

Surprise, surprise ! Elle n’obtint pas le travail à la banque. Cependant, quelques jours plus tard, une amie lui téléphona et lui dit qu’on lui avait offert un poste de secrétaire chez un petit éditeur qu’elle avait du décliner et demanda à notre amie si elle était intéressée.

Elle se rendit à l’entretien et on lui donna le poste. Et la chute de l’histoire dans tout ça ? L’éditeur était domicilié au dernier étage du même immeuble que la banque.

En tous cas, des différends personnels firent qu’il était désagréable de travailler là-bas, et elle quitta son emploi deux mois plus tard, après un accord mutuel.

Merlin et Morgana résument : « Pour nous, la fin de l’histoire illustre le momentum du travail magique. Les forces magiques chercheront par tous les moyens à atteindre l’objectif, même si ce n’est pas dans le meilleur intérêt de la personne concernée. A moins, bien sûr, que vous soyez assez intelligent pour vous assurer de demander uniquement ce que vous voulez réellement, plutôt que penser que vous le désirez. Et, enfin, il est important de choisir votre objectif magique avec soin ; dans ce cas, travailler dans un immeuble n’est PAS la même chose que travailler pour une banque située dans un immeuble. »

Il existe un type de sortilège qui ne nécessite pas de visualisation précise : l’envoi de sentiment d’amour, de paix et de réconfort. Merlin et Morgana citent le cas d’une femme de 49 ans qui leur demanda de l’aide. Elle avait de l’embonpoint, elle était proche des 130 Kg, et était en dépression nerveuse. Elle avait fait trois tentatives de suicide. Ils étaient en mesure de l’aider et entreprirent de le faire ; puis, elle fit deux rechutes simultanément qui semblèrent la ramener à son point de départ. Au cours de cette phase, ils se concentrèrent sur le principal objectif du travail magique : « … créer une atmosphère paisible autour d’elle, ainsi elle pourrait trouver le temps de se prendre en main, sans être submergée à nouveau par des problèmes extérieurs à elle-même. Le travail magique dans ce cas n’était pas du tout spécifique - mais davantage une question d’envoi de sentiments, d’une atmosphère, d’amour, de paix, de calme et de tranquillité ; plutôt qu’une image claire, nette. Nous avons trouvé que cela fonctionnait très bien dans de nombreux cas. Là où des images spécifiques peuvent conduire à des résultats non-souhaités si vous les choisissez mal, une émotion bien définie peut faire des merveilles, même si elle peut également provoquer des effets inattendus. »

Dans ce cas particulier, l’un des résultats fut qu’après ses deux rechutes, la femme se reprit et ses problèmes disparurent d’eux-mêmes en une semaine – et une année plus tard, ils reçurent une joyeuse carte postale de cette femme depuis ses vacances en Cornouailles, alors qu’auparavant elle était effrayée à la simple idée de sortir sur le pas de sa porte.

De temps en temps, c’est comme si « quelqu'un quelque part » avait un méchant sens de l'humour à propos des sortilèges mal, négligemment, formulés.

Il y a cette fois, très souvent citée, où Alex Sanders dit à son coven qu’il voulait de l’or et les fit travailler pour en obtenir. Le matin suivant, quelqu’un se présenta à sa porte avec un bocal de poissons rouges (NdlT : en anglais « goldfish », littéralement : poisson-or).

Nigel Bourne nous a raconté comment Seldiy et lui travaillèrent une fois sur un sortilège dans le but d’acquérir une certaine somme d’argent – et ils sortirent ensuite dans la rue et trouvèrent la somme exacte éparpillée, en monnaie de Monopoly. « Quelqu’un quelque part » doit s’être bien amusé car quelques temps après la somme d’argent véritable leur parvinrent.

Des souhaits formulés avec passion peuvent, bien sûr, fonctionnaient comme des sortilèges. Une fois, lorsque nous étions encore plus fauchés que d’habitude, Janet s’est écriée avec exaspération : « Je voudrais que nous ayons un demi-million ». Peu de temps après, notre agent littéraire nous écrivit pour nous dire qu’elle avait vendu l’une des nouvelles de Stewart à un magazine pour un demi-million de lires italiennes – soit, environ 235 £ sterling. Alors, si vous jetez un sortilège d’argent, spécifiez la devise !

Une histoire amusante de sortilèges qui échouent, concernent le Dr. John Fian, l’un des sorciers du Nord de Berwick du XVIème siècle. Le Docteur Fian était un maître d’école de Saltpans qui désirait posséder la sœur d’un de ses élèves. Il lui promit de lui enseigner sans coup de fouet s’il lui apportait « poils de l’intimité de sa sœur ».

Le garçon partageait le lit de sa sœur et il essaya de lui voler trois poils pubiens tandis qu’elle était endormie. Mais la fille se réveilla et le dit à sa mère. La mère était elle-même une sorcière, ainsi elle suspecta que quelque chose se tramer derrière cette tentative – et après qu’elle lui ait donné une correction, le garçon avoua.

Alors, la mère coupa trois poils d’une des mamelles d’une jeune génisse et dit à son fils de les donner au Dr Fian, en prétendant qu’ils appartenaient à sa sœur. Le maître d’école jeta son sortilège d’amour sur ces poils – et ce fut un succès, bien que ce ne fut certainement pas ça qu’il attendait. La génisse repéra le Dr Fian, « bondit et dansa sur lui » et le pourchassa jusque en dehors de la ville.

Après avoir raconté cette histoire à ses dépens, il est juste d'ajouter que le Docteur Fian, en 1590, durant son procès, témoigna du fait qu’il était le plus courageux des soixante-dix accusés, car il refusa de faire des aveux même sous la torture la plus cruelle. Le roi James VI (plus tard, James I d'Angleterre) a assisté à sa torture et l'a personnellement condamné à mort.

Merci pour ce texte Seru !

C'est une bonne idée d'avoir posté ca ici. C'est vrai qu'on ne se rend pas toujours compte de ce "jeter un sort " implique.

Et même quand on y a réflechit et qu'on fait attention, on a parfois l'impression que les forces ont une forme d'humour très particulier.

Parfois aussi, des sorts ne marchent pas. Sur le coup on se dit que c'est dommage, qu'on est pas forcément capable etc... et puis, quelques mois plus tard, avec une nouvelle donne, on se dit "heureusement" !

Un exemple tout bête, vécu :

"Mon petit ami habite en Bretagne, moi en région parisienne. C'était dur, très dur de vivre une relation à distance, sachant que dans le meilleur des cas, on se voyait deux fois par moi (ce qui était rare). Il avait décidé de chercher un travail sur Paris, et après une longue attente, il a été contacté pour un entretien d'embauche. Le jour du Rdv arrive. Je l'attend dans un café où il doit venir me rejoindre ensuite.

Inutile de dire que j'ai fait un rituel avant, et que durant l'entretien, je fais une visualisation. Seulement, rendue prudente par certains effets imprévus et cuisant, j'ai pris l'habitude de mentionner quelque chose comme "ce travail ok, mais seulement si il doit êter plus heureux dedans que dans son ancienne boîte".

Mon ami n'a pas eu le job, pour une histoire de période d'essai [passons sur le fait que je trouve scandaleux de faire faire 500km à quelqu'un pour lui dire ensuite que ca ne vas pas, alors que la période d'essai en question était clairement mentionnée sur le CV]

Finalement, quelques mois après, une série d'évênement ont fait que je ne voulais plus rester sur Paris. C'est moi qui vais aller vivre en Bretagne, lui cherchera un travail près de la ville où je vais aller finir mes études.

Nous nous sommes dit qu'au final, c'était une chance qu'il n'ait pas été pris pour ce boulot...


Tout ca pour donner un témoignage "concret" ...

Merci pour ton témoignage Naga

C'est vrai qu'il est très difficile de distinguer si "tel chose" sera vraiment bonne pour nous, le vie est pleine de surprises. Il faut prendre toutes les précautions nécessaire et personnellement je formule aussi comme toi tu le fais. Ca évite bien des déconvenues

oh oui je suis complètement d'accord avec vous!! faut vraiment faire attention au formulation dans les rituel et surtout être sûr de ce que l'on veut avant de le faire! perso je pense que faire un rituel ne se fait à la légère faut vraiment être sûr de tous avant!

Kikoo me revoilou ! Hihi !

Donc pour le sujet c'est vrai que les formulations sont importantes, mais le problème c'est qu'à force de ne pas "réussir" un rituel, le doute s'installe de plus en plus et c'est moche. Par exemple, un truc tout bête, cet été je me suis baladé avec des amis en ville, et une de mes amies s'est rendu compte qu'elle avait perdu son billet de 10€ sur le chemin, alors on a fait demi-tour, et moi j'ai fais une brève incantation a Fortuna pour qu'elle nous donne la chance de retrouver ce billet qui avait de grandes chances d'être à jamais perdu. Et bien figurez-vous que 1 minute après l'incantation, j'ai trouvé le billet qui était juste à mes pieds ! Alors qu'il aurait pu être n'importe où en ville !

Tout ça pour dire qu'au dépard oui je me suis vraiment dis "ça a marché" et j'ai réitéré plusieurs fois l'invocation durant le mois pour retrouver des trucs perdus, et miraculeusement, juste après j'entendais toujours ma mère dire "Ha ça y est je l'ai trouvé !" ou moi qui trouve les objets dans des endroits insolites ! Mais j'ai également fais une plus grosse invocation sans cercle sans encens juste avec une bougie et moi-même tout simplement parce que sur place je n'avais aucun matos, et le sort n'a pas du tout marché ! C'est stupide, mais ce genre de chose pose de plus en plus le doute. C'est comme le tituel de Lucette pour perdre du poid qui n'a pas été une grande réussite ! Bon c'est vrai les correspondances n'étaient pas au rendez-vous et ça explique peut-être certaines choses. Maist je me rends compte que se ne sont que de petits sorts qui ont fonctionné, des résultats qui, en fin de compte, n'ont rien de magique en eux-même. Et c'est vrai que maintenant je me pose des questions du style "mais tout ça c'est dans la tête, c'est psychologique"

Bref je vais peut-être me faire tapper, mais c'est ce que je ressens de plus en plus.

Nan on va pas te taper Aïnos, t'inquiète pas . C'est normal que tu penses ça. D'après moi c'est ta façon d'aborder la magie qui pose problème. Mais c'est un avis très perso et qui est là parce qu'on a des pratiques complètement différentes. Donc bon...

Bah en réalité mon gros problème avec la magie se sont les "forces superieurs" j'ai vraiment du mal, moi qui suis à l'origine agnostique !

Oui, mais à la limite ça...bon disons que tu crois quand même en quelque chose sinon tu pourrais pas demander etc...enfin bref tu me comprends

Le truc c'est qu'au delà de la magie en elle-même il y a la spiritualité, la volonté de mieux se connaître, d'acquérir des connaissances et de faire des expériences autres que les rituels pour obtenir telle ou telle chose. C'est comme un enfant à qui ont dit que le feu brûle et qu'il ne faut pas y toucher...tant qu'il ne se sera pas brûler il ne saura pas si ça brûle ou non...
Tout ça pour dire qu'il existe des exercices, des expériences à faire dans le cercle ou non qui transcende la pratique et qu'il ne faut pas les négliger..

(je me relis et je sais pas si chui clair alors hésites pas )

Si si c'est clair ! lol Je suis d'accord pour le côté "spirituel" de la chose finalement la magie peut être assimilée un peu au bouddhisme et c'est une philosophie à aquelle j'adhère énormément. Mais c'est vrai que certaines choses m'agacent comme le cercle (que je fais quand même) et la loi du triple retour (en laquelle je ne crois absolument pas) je pense que je suis trop "moi rebelle, moi pas suivre règles" et c'est surtout que je suis pas la patience même ! Je veux tout, et tout de suite, et donc je pense que mes rituels sont faits à la va vite !

C'est peut être une raison oui...sauf le coté rebelle...je trouve ça bien de remettre en question les règles du moins de s'interroger dessus...mais encore faut-il les connaître, connaître leurs origines et les comprendre...

"La magie, c'est comme le bouddhisme"
Je la note celle là.

Je suis entrain de relire l'Instant Eternel de Maffesoli. Je vous en conseille la lecture.

Ainsi que celle de "Le Sacré et le Profane", de Eliade...

C'est pas mal pour des praticiens de comprendre le cadre général de leur action, je trouve...

Anastater a écrit:

"La magie, c'est comme le bouddhisme"
Je la note celle là.

Tu disais ça sur quel ton ? lol Parce que moi c'est un peu ce que je ressens, niveau spriritualité j'entends. Et sinon pour les règles je les comprens, mais il y en a certaines auquelles je ne crois pas, notament celles qui mettent en cause le "bien" et le "mal" puisque ces deux notions n'existent pas. Comme disait Enstien, tou n'est qu'un question de relativité !

Je disais ça d'un ton ironique (Azothydrique que je vous dis ! ) Mais j'ai compris ce que tu voulais dire en fait, c'est pour ça que je parlais de ces deux livres. Ca permet de parler des choses plus... précisément.

Quant à Einstein, en fait, et contrairement à ce que croit la doxa, sa théorie est tout sauf une ode au relativisme. Einstein justifie une certaine relativité par rapport à de grands invariants postulés, comme la vitesse de la lumière, les champs de gravité, etc. En outre, Einstein avait une vision du monde ultra absolue et statique, à la grecque, en quelque sorte. Et même le cadre épistémologique dans lequel sa théorie de la relativité générale s'inscrit est tout sauf un cadre relativiste (positiviste ou autre), mais bien un cadre "classique", presque newtonien.

C'était la minute épistémologique.

Ok... C'est tout ce que je trouve à répondre ! lol

Merci pour ce texte, Seruven.